Impossible de parler des traditions du Beaujolais sans évoquer le tam-tam planétaire du troisième jeudi de novembre : la sortie du Beaujolais Nouveau. Mais derrière le battage marketing, il y a surtout une fête populaire enracinée, née à Fleurie et Villefranche-sur-Saône dans les années 1950 (source : Beaujolais Nouveau officiel). Le décret de 1951 autorisa la vente anticipée du vin nouveau, donnant le coup d’envoi de cette tradition désormais exportée dans plus de 120 pays.
Ce que l’on sait moins : de Tokyo à New York, nombre de bars français décalent leur ouverture pour être les premiers à sabrer le Beaujolais Nouveau, en synchronisation parfaite avec la France… et toujours avec un zeste d’humour beaulois.
Vieille tradition héritée du tirage au sort pour le service militaire sous Napoléon, les « conscrits » continuent d’animer, chaque printemps, près de 90 communes du Beaujolais. Chaque génération fête ses décennies nouvelles en grande pompe, perruques, cocardes colorées et panoplie rigolarde. C’est à Villefranche-sur-Saône, « capitale des conscrits », que bat le cœur de la fête (source : Villefranche-sur-Saône.fr).
Certains villages, tels Vaux-en-Beaujolais (l’Arbresle), transportent même leur cérémonie jusque dans les vignes, avec bénédiction du vin nouveau, rappelant que chaque génération est « passeur » du patrimoine.
Dès que les premiers rayons réchauffent les pierres dorées, le Beaujolais devient un grand marché à ciel ouvert. Ces rassemblements sont autant d’occasion de goûter – vraiment – les produits du coin et d’écouter battre le cœur rural.
Dans chaque village, il existe au moins une foire annuelle, souvent couplée à un marché de producteurs ou à un mini-concours de vignerons amateur. Les rendez-vous les plus colorés :
Le Beaujolais regorge de petits marchés éphémères où fleurissent des spécialités méconnues : fromage de chèvre « le Rigotte », pâté en croûte, cerises de Bagnols en mai, ou miels montagnards aux arômes subtils…
Loin du seul calendrier viticole, la vie beauloise vibre aussi au rythme des traditions profanes et religieuses.
La fin d’été marque le début des vendanges, véritable temps fort de la région, qui répond à ses propres rituels.
Dans certains villages comme Villié-Morgon, la « fête de la Fleur » (fin mai, début juin) célèbre la floraison de la vigne avant l’été, symbole fort de l’espérance dans la future récolte.
Au fil de l’année, le Beaujolais se transforme en grande scène : ici, le spectacle est un prétexte supplémentaire à la fête.
Petit clin d’œil croisé lors d’une balade à Régnié : chaque premier samedi d’octobre, « Le festival du Cinéma en Beaujolais » propose des projections en plein air, souvent dans des caves, autour d’un verre et d’un plateau de charcuterie.
Le Beaujolais vibre donc au rythme d’une mosaïque de fêtes et de coutumes, sincères et parfois tendrement décalées. Qu’il s’agisse de lever son verre à la sortie d’un vin primeur, de plonger dans la ronde colorée des conscrits, de goûter à la simplicité d’un marché paysan ou d’allumer un feu sur la colline, chaque tradition façonne le territoire. Toutes témoignent d’une capacité à célébrer la vie dans ce qu’elle a de plus authentique — l’accueil, la générosité et le plaisir d’être ensemble, au cœur de la vigne comme sur la place du village.
Envie d’explorer ces moments ? L’agenda publié par Destination Beaujolais recense les prochaines fêtes et traditions à ne surtout pas manquer pour plonger dans l’âme festive de la région.